Réunion d’information du 25 novembre 2021 organisée à l’initiative de l’ASEBN (2ème partie)

Après le volet santé traité par le Dr Jean-Paul Borsotti,  Jacques Pieltin, a traité les volets :  technique,  financier et environnemental.

Jacques Pieltin a bien  souligné l’impact négatif d’un parc éolien sur  la valeur immobilière des  habitations de la commune  et de celle des villages environnants :  la baisse de la valeur des maisons est de 20 à 30 % et les habitations les plus proches pourraient  bien devenir totalement invendables. Il fournit à l’appui de cette affirmation,  une attestation du 13/02/2020 de  Me Emmanuel Collet,  notaire à Corbeilles.

En ce qui concerne le tourisme, Jacques Pieltin confirme une baisse de fréquentation touristique à proximité d’un parc éolien  et rapporte une décision d’un responsable de  « Gîtes de France » qui n’accepte plus de labelliser les structures situées dans les zones d’implantation de parcs éoliens ou à proximité de celles-ci. (Ludovic Duris, responsable de Gîtes de France du département de l’Indre). La Saône et Loire  n’ayant qu’un parc éolien sur son territoire, n’a jusqu’à ce jour pas été confrontée au problème, mais cela ne manquera pas d’arriver avec les nombreux   projets actuellement dans le département.

Il n’y a pas  d’effet nocebo chez les animaux mais pourtant les éoliennes  les rendent malades.  Nous  avons tous lu récemment,  de nombreux témoignages d’éleveurs de vaches laitières dont les animaux sont malades, meurent et produisent du lait en moindre quantité et qualité, jusqu’à mettre en péril leur exploitation s’ils ne changent l’emplacement de leur ferme.

Jacques Pieltin nous a également rapporté  une étude faite en Pologne (karwowska & al -2015) :  il y a une corrélation entre la qualité de la viande de porc et la distance des élevages d’un parc éolien. Beaucoup de mortalité chez les porcs élevés à moins de 500 m des éoliennes :  Ils  ne prennent pas de poids, se nourrissent mal et leur viande est immangeable  en raison du  cortisol qu’ils sécrètent à cause du stress  engendré par la présence d’éoliennes. A 1000 m,  il y a toujours des problèmes. Plus on s’éloigne des éoliennes, meilleure est la santé des porcs et la qualité de leur viande .

Une autre étude portant sur un élevage d’oies (Mikolajczack & al -2014) a révélé les mêmes problèmes : les oies sont malades sous les éoliennes et l’élevage est mis en péril. La Pologne a pris conscience du problème pour les hommes et pour les animaux  et a  maintenant arrêté le développement de nouveaux parcs éoliens sur son territoire.

L’éolien n’est pas une énergie locale. Les éoliennes fournissent une électricité qui est reversée dans le réseau national et qui ne sert pas à alimenter en électricité la population locale comme les promoteurs veulent nous le faire entendre dans leur communication commerciale. Il faudra créer un réseau souterrain pour envoyer cette électricité au poste de transformation qui peut être très éloigné du poste de distribution. (probablement 17 km dans l’exemple de Frontenard)

Les éoliennes ont une production intermittente, du fait de l’irrégularité du vent.  Il faut  donc les coupler avec des centrales à gaz qui sont  pilotables ( qui produisent de l’électricité immédiatement dès l’allumage) et qui prendront le relais en cas d’absence de vent .

En  2020,  on compte 8 500 éoliennes en France et depuis 2005,  14 centrales à gaz  ont été construites en parallèle,  dont 7 appartiennent à des opérateurs éoliens !  Donc le bilan carbone est mis à mal car les centrales à gaz sont génératrices de beaucoup de CO2 ! En ce qui concerne la transition énergétique, cherchez l’erreur… Et plus  on construit de parcs éoliens, plus on doit installer de centrales à gaz ! Quel est le bénéfice pour la transition énergétique ?

Production minime : Jacques Pieltin a fait le calcul : pour 3 éoliennes de 3 Mw à Frontenard la production sur une année serait de  18 GWh soit 1/1000ème de la consommation en Bourgogne Franche Comté ou 0.4% de la consommation électrique en Saône et Loire.

L’éolien est-il rentable et pour qui  ? L’exploitant éolien à Frontenard  avec la vente d’électricité aurait un chiffre d’affaires  annuel d’environ 1 224 000 €. Seront redistribués sous forme de taxes aux collectivités locales :  113 000 € par an  (16 000 € pour Frontenard,  46 000 € pour la communauté de communes et 21 000 € pour le département de Saône et Loire). Loyers versés aux  propriétaires 30 000  € chaque année(cf notice explicative CNR 2017).  A l’évidence, pour qui est-ce rentable ?  Pour le promoteur éolien bien sûr !!

Le piège du démantèlement : En France, l’entreprise éolienne doit  provisionner 60 000 € pour le démantèlement de chaque éolienne . A l’étranger, aux Etats Unis  par exemple, la provision est fixée à  400 000 €, en Allemagne elle est de 320 000 € pour une éolienne de 3Mw.  En effet,   il faut savoir que  le coût réel d’un démantèlement est au minimum de 400 000 € par éolienne.

Si la société d’exploitation du parc éolien (filiale de CNR) n’est plus présente dans 20 à 25 ans,  revendue à un promoteur étranger ou en faillite ,  le coût du démantèlement sera à la charge du propriétaire du terrain. C’est pourquoi toutes les sociétés éoliennes préfèrent payer  un loyer  important au propriétaire plutôt que d’acheter le terrain et de subir le coût du démantèlement.

Jacques Pieltin précise  en effet que le parc éolien  ne sera pas la propriété de CNR mais d’une filiale de CNR qui sera créée en même temps que le parc et qui pourrait  s’appeler  par exemple,  « Sté d’exploitation des éoliennes de Frontenard » avec un capital social propre  et qu’il y a  donc un risque que  cette filiale soit  revendue, ou mise en faillite si elle n’est pas rentable.

CNR existera probablement toujours dans 20 ans mais , la société d’exploitation des éoliennes de Frontenard appartiendra- t-elle encore à la CNR le jour du démantèlement ? Rien n’est moins sûr….

Milieu  naturel et biodiversité : tout le monde s’accorde à dire que  les éoliennes ont un effet négatif sur la biodiversité. On ne compte plus les rapaces et les oiseaux migrateurs  tués par les pâles et nous sommes dans une zone très riche ! Les chiroptères sont aussi très présents à proximité du bois de La Palouse. Il y aura un grand risque pour l’avifaune car le  parc éolien sera à moins de  500 mètres de la zone Natura 2000  et à côté d’une zone ZICO (zone d’importance pour la conservation des oiseaux).  En plus de la dégradation des paysages nous pouvons donc  prévoir  des effets délétères sur la biodiversité.

Jacques Pieltin et le Dr Jean-Paul Borsotti ont répondu  ensuite aux nombreuses questions de l’assistance,  la réunion a été clôturée autour d’un petit verre et les conversations se sont poursuivies entre  les participants dans une très bonne ambiance  !!

Nous tenons à remercier Jacques Pieltin et le Dr Jean-Paul Borsotti pour la qualité de leur conférence qui était passionnante et compréhensible pour tous. Leur intervention a   apporté une information claire et précise à l’assistance  ainsi qu’aux élus présents, sur ce sujet si important pour le futur de nos villages ! Ces conférenciers sont intervenus bénévolement.

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